Prendre
rendez-vous

Récidive après chirurgie d’hallux valgus

L’hallux valgus ou oignons est une des chirurgies du pied les plus fréquentes. Les récidives peuvent cependant survenir et peuvent être prises en charge.

04 February 2016

chirurgie du pied

Les oignons, aussi appelés hallux valgus, sont une des déformations les plus classiques du pied. La bosse, saillant sur le côté du pied, entraîne une gêne parfois très importante dans les chaussures. La chirurgie est une option fiable pour les corriger mais il arrive parfois qu’elle ne soit pas permanente et que la déformation réapparaisse après quelques mois ou années.
Heureusement, il existe des possibilités de correction qui dépendent de la cause de la récidive, du degré de déformation et de l’ancienne chirurgie effectuée.

Auteur: Dr Adrien Ray

1. Quelle est la fréquence des récidives de la chirurgie du pied?

Elle dépend avant tout du type d’intervention choisie et de l’âge du patient.

Chez l’adulte, le taux recensé de récidive et de 2 à 4% (Mann et al.). C’est habituellement le risque rencontré lors d’une chirurgie du pied moderne où une coupe dans l’os est effectuée, déplacée, puis fixée, afin de réaligner le gros orteil. Ce taux peut grimper jusqu’à 50 % dans les chirurgies où seule une excision de la bosse a été effectuée. C’est pour cette raison qu’on corrige pratiquement systématiquement les hallux valgus par une coupe osseuse, car les anciennes chirurgies, plus légères, montrent des résultats décevants.

Chez l’adolescent, elle peut être élevée et, suivant les études publiées, peut aller de 10 à 40%. Elle s’explique souvent par une mauvaise analyse de la cause de la déformation qui est souvent différente de l’hallux valgus développé chez l’adulte. On ne traite donc pas forcement une jeune fille de 14 ans comme une femme de 50 ans.

2. Quelles en sont les causes?

La compréhension de la cause de la déformation est primordiale dans la planification chirurgicale. Chaque pied est différent et il n’existe pas une chirurgie du pied corrigeant tous les hallux valgus. Longtemps, les causes de ces déformations n’étaient pas vraiment comprises, ce qui explique le taux important de récidives chez les patients opérés il y a de nombreuses années.

Les études scientifiques anatomiques et les études de patients opérés ont permis de classifier les hallux valgus selon leur forme, leur degré et parfois leurs causes. Toutes les chirurgies possibles (il en existe plus de 200) sont désormais spécifiques à certaines formes d’hallux valgus et ne doivent être proposées que dans ces conditions. Par exemple, un patient âgé, souffrant simplement d’une bosse dans un contexte de léger hallux valgus et arthrose, est un très bon candidat pour une simple excision de la bosse ou pour une autre chirurgie légère. Les suites seront simples et les douleurs clairement diminuées. La même chirurgie chez un jeune patient pourrait donner de bons résultats durant quelques mois, mais la déformation progressant, il se présentera 6 mois après pour une récidive invalidante. Il faut donc lui proposer d’emblée une chirurgie un peu plus lourde mais définitive.

3. Comment choisir la bonne chirurgie ?

C’est évidemment la question que se pose tout patient et tout chirurgien. Il n’y a pas de réponse exacte et elle dépend de nombreux facteurs. C’est ici le rôle du chirurgien d’expliquer au patient son problème, sa cause si elle existe, et le moyen de le corriger. L’expérience personnelle de l’opérateur est un des facteurs clés. Chaque chirurgien doit connaître plusieurs interventions pour corriger un hallux valgus et son expérience personnelle lui permettra de choisir le geste adéquat. Il y a de très nombreuses options possibles pour corriger une déformation et il n’y a pas de consensus exact affirmant que tel hallux valgus nécessite telle intervention. Il faut savoir apprécier l’âge du patient, ses demandes et buts ainsi que le type de déformation pour offrir le geste le plus spécifique possible.

4. Que faire en cas de récidive ?

Avant tout, ne pas baisser les bras. Les récidives existent et ne signifient pas qu’elles sont définitives. Il y a généralement un moyen de les corriger.
La première question à se poser: Est-ce que cette nouvelle déformation me gêne vraiment ? Au delà du caractère esthétique, une récidive légère peut être parfaitement indolore et dans ce cas, il vaut mieux réfléchir clairement à la nécessité d’une nouvelle intervention.
Si la douleur ou la gêne réapparaissent, il est alors conseillé de consulter un spécialiste. Des modifications dans les chaussures ou semelles peuvent parfois suffire à diminuer significativement la gêne. En dernier recourt, la chirurgie peut être envisagée.

5. Quelles sont les options ?

La chirurgie du pied dépendra de la déformation et de sa cause.
On note souvent des récidives en cas de correction insuffisante ou inadéquate lors de la première chirurgie. Dans ce cas, on effectuera une nouvelle correction, cette fois-ci, suffisante.
Parfois, seule une petite bosse signe la récidive sans déviation du gros orteil. On peut alors discuter d’une simple excision de cette bosse, par chirurgie ouverte ou percutanée.
Enfin, certaines personnes montrent malheureusement une atteinte importante de l’articulation accompagnant cette récidive, et dans ce cas l’option de choix reste l’arthrodèse, autrement dit le blocage définif de l’articulation.

Dans tous les cas, il est important de comprendre qu’une chirurgie de reprise est toujours plus complexe techniquement qu’une chirurgie de première intention.

Pour en savoir plus sur le traitement et les causes de l'hallux valgus...