Comment bien choisir ses chaussures de sport

Auteur: Dr Adrien Ray

1. Se faire conseiller par des professionnels

Nous n’insisterons jamais assez sur ce point. Choisir la bonne chaussure pour le bon pied est un métier. Etre au top du design c’est bien, ne pas avoir à arrêter sa saison à cause d’une blessure évitable, c’est mieux! Chaque pied est différent et nécessite un chaussage adapté. Certaines marques par exemple sont parfaitement adaptées à un pied fin, alors que d’autres fonctionneront beaucoup mieux avec un pied plus large. Pied pronateur, supinateur, barre de déroulement,…il existe toute une terminologie parfois difficile à comprendre pour le néophyte et les corrections proposées dépendent non seulement de la forme du pied mais aussi du style de course.

Equipez-vous de vos chaussettes habituelles, prenez rendez-vous dans un magasin spécialisé et laissez-vous conseiller en fonction de vos buts et de votre morphologie.

Bien entendu, si vous notez le développement de douleurs sous l’avant du pied ou sous le talon, il est conseillé de consulter un médecin spécialisé.

 

2. Catégories de chaussures de sport

On regroupe généralement les chaussures de sport en 4 catégories : course, fitness, marche et spécifique.

Sélectionnez donc vos chaussures selon leur fonction.

  • Course : on insistera sur leurs capacités d’absorption des chocs, leur souplesse, le contrôle et le maintient du talon, leur légèreté et leurs propriétés propulsives et respirantes.
  • Marche : Soyez attentif à la souplesse du textile et aux propriétés d’absorption de la semelle. Faites très attention aux coutures qui doivent être souples et insensibles. Enfin, la forme de la semelle extérieure doit permettre un bon déroulement du pas lors de la marche.
  • Fitness : Confort, légèreté, respirabilité et propriétés d’absorption sont les éléments les plus importants.
  • Spécifique : football, golf, dance,… certains sports possèdent une gamme spécifique de chaussures. N’oubliez pas qu’il y a une bonne raison à cela et attendez-vous à des blessures si vous faites un match de football sur terrain mouillé et sans crampon!

Si vous effectuez un sport 3 fois ou plus par semaine, prévoyez l’acquisition d’une paire de chaussures spécialisées. Elles ont été conçues spécialement pour assurer une sécurité maximale dans ce type précis d’activités.

 

3. Choisir la bonne taille

Aussi technique que soit une chaussure, elle n’apportera qu’inconfort voir blessures si elle n’est pas parfaitement adaptée.

  • Vos deux pieds étant de tailles légèrement différentes, fiez-vous toujours à votre pied le plus large.
  • Ne choisissez pas selon votre pointure habituelle. Faite mesurer votre pied et choisissez seulement après avoir essayé vos chaussures aux deux pieds.
  • Mieux vaut tester les chaussures en fin de journée, quand vos pieds sont les plus larges.
  • Si vous êtes une femme avec un pied large ou long, n’hésitez pas à essayer les chaussures pour hommes.
  • Portez vos chaussettes utilisées normalement pour le sport.
  • Si vous vous demandez si une chaussure est trop petite quand vous l’essayez, vous avez votre réponse. Elle n’est pas faite pour vous.

 

4. Le confort

Vous devez vous sentir à l’aise dès que vous essayez votre nouvelle paire de chaussures. Contrairement aux chaussures de ville, ne vous dites pas que vos chaussures de sport vont petit à petit s’adapter à votre pied. Elles sont conçues pour être immédiatement portables, sans douleur.

Vous devez sentir un bon maintient de votre talon dans la chaussure. Un talon qui n’est pas stabilisé est souvent synonyme de futures blessures.

Le problème est d’autant plus évident si vous souffrez de déformations du pied comme un hallux valgus (aussi appelé oignon) ou des orteils en griffe. Les inflammations de l’insertion du tendon d’Achille, marquées par une bosse sur l’arrière du talon, représentent aussi une pathologie imposant un chaussage stricte.

 

5. Modifications

Beaucoup de problèmes de pieds sportifs peuvent être compensés par un échauffement, des étirements ou un changement de chaussures. Pourtant, vous avez choisi une chaussure adaptée et confortable, mais après plusieurs courses vont ressentez des douleurs nouvelles dans le genou ou le pied ? Il arrive parfois que votre pied nécessite un ajustement fin au niveau des chaussures pour vous permettre de courir en toute sécurité. Il est impossible pour les designers de chaussures de sport de prévoir chaque situation anatomique ou biomécanique et ils s’efforcent avant tout de s’adapter au plus grand nombre.
Les modifications internes comme par exemple des semelles sur mesures ou des appuis retro-capitaux , peuvent être bénéfiques pour la santé de votre pied. Si vous êtes un grand coureur, ou que vous souffrez régulièrement de vos pieds, c’est une option à considérer. Le coût supplémentaire sera largement compensé par le bénéfice.

Récidive après chirurgie d’hallux valgus

Auteur: Dr Adrien Ray

1. Quelle est la fréquence des récidives de la chirurgie du pied?

Elle dépend avant tout du type d’intervention choisie et de l’âge du patient.

Chez l’adulte, le taux recensé de récidive et de 2 à 4% (Mann et al.). C’est habituellement le risque rencontré lors d’une chirurgie du pied moderne où une coupe dans l’os est effectuée, déplacée, puis fixée, afin de réaligner le gros orteil. Ce taux peut grimper jusqu’à 50 % dans les chirurgies où seule une excision de la bosse a été effectuée. C’est pour cette raison qu’on corrige pratiquement systématiquement les hallux valgus par une coupe osseuse, car les anciennes chirurgies, plus légères, montrent des résultats décevants.

Chez l’adolescent, elle peut être élevée et, suivant les études publiées, peut aller de 10 à 40%. Elle s’explique souvent par une mauvaise analyse de la cause de la déformation qui est souvent différente de l’hallux valgus développé chez l’adulte. On ne traite donc pas forcement une jeune fille de 14 ans comme une femme de 50 ans.

2. Quelles en sont les causes?

La compréhension de la cause de la déformation est primordiale dans la planification chirurgicale. Chaque pied est différent et il n’existe pas une chirurgie du pied corrigeant tous les hallux valgus. Longtemps, les causes de ces déformations n’étaient pas vraiment comprises, ce qui explique le taux important de récidives chez les patients opérés il y a de nombreuses années.

Les études scientifiques anatomiques et les études de patients opérés ont permis de classifier les hallux valgus selon leur forme, leur degré et parfois leurs causes. Toutes les chirurgies possibles (il en existe plus de 200) sont désormais spécifiques à certaines formes d’hallux valgus et ne doivent être proposées que dans ces conditions. Par exemple, un patient âgé, souffrant simplement d’une bosse dans un contexte de léger hallux valgus et arthrose, est un très bon candidat pour une simple excision de la bosse ou pour une autre chirurgie légère. Les suites seront simples et les douleurs clairement diminuées. La même chirurgie chez un jeune patient pourrait donner de bons résultats durant quelques mois, mais la déformation progressant, il se présentera 6 mois après pour une récidive invalidante. Il faut donc lui proposer d’emblée une chirurgie un peu plus lourde mais définitive.

3. Comment choisir la bonne chirurgie ?

C’est évidemment la question que se pose tout patient et tout chirurgien. Il n’y a pas de réponse exacte et elle dépend de nombreux facteurs. C’est ici le rôle du chirurgien d’expliquer au patient son problème, sa cause si elle existe, et le moyen de le corriger. L’expérience personnelle de l’opérateur est un des facteurs clés. Chaque chirurgien doit connaître plusieurs interventions pour corriger un hallux valgus et son expérience personnelle lui permettra de choisir le geste adéquat. Il y a de très nombreuses options possibles pour corriger une déformation et il n’y a pas de consensus exact affirmant que tel hallux valgus nécessite telle intervention. Il faut savoir apprécier l’âge du patient, ses demandes et buts ainsi que le type de déformation pour offrir le geste le plus spécifique possible.

4. Que faire en cas de récidive ?

Avant tout, ne pas baisser les bras. Les récidives existent et ne signifient pas qu’elles sont définitives. Il y a généralement un moyen de les corriger.
La première question à se poser: Est-ce que cette nouvelle déformation me gêne vraiment ? Au delà du caractère esthétique, une récidive légère peut être parfaitement indolore et dans ce cas, il vaut mieux réfléchir clairement à la nécessité d’une nouvelle intervention.
Si la douleur ou la gêne réapparaissent, il est alors conseillé de consulter un spécialiste. Des modifications dans les chaussures ou semelles peuvent parfois suffire à diminuer significativement la gêne. En dernier recourt, la chirurgie peut être envisagée.

5. Quelles sont les options ?

La chirurgie du pied dépendra de la déformation et de sa cause.
On note souvent des récidives en cas de correction insuffisante ou inadéquate lors de la première chirurgie. Dans ce cas, on effectuera une nouvelle correction, cette fois-ci, suffisante.
Parfois, seule une petite bosse signe la récidive sans déviation du gros orteil. On peut alors discuter d’une simple excision de cette bosse, par chirurgie ouverte ou percutanée.
Enfin, certaines personnes montrent malheureusement une atteinte importante de l’articulation accompagnant cette récidive, et dans ce cas l’option de choix reste l’arthrodèse, autrement dit le blocage définif de l’articulation.

Dans tous les cas, il est important de comprendre qu’une chirurgie de reprise est toujours plus complexe techniquement qu’une chirurgie de première intention.

Pour en savoir plus sur le traitement et les causes de l’hallux valgus…